Au fil de l'AFP
Covid-19 : notre réseau mondial s’est montré à la hauteur du défi
La pandémie de Covid-19 est l’archétype de l’histoire globale, touchant tous les pays, irriguant tous les sujets, phagocytant toute l’actualité. L’ « effet papillon », synonyme de globalisation, y a trouvé une illustration via l’impact d’un mystérieux éternuement à Wuhan sur le stockage de papier toilette à Los Angeles. Même 9/11, auquel certains la comparent pour sa charge émotionnelle, lui cède en la matière.
Pour raconter cette histoire globale, le réseau mondial de l’AFP, fort de 201 bureaux et 1700 journalistes, montre l’utilité d’une présence au plus près du terrain. L’AFP était la seule agence présente à Wuhan aux débuts de la crise. Elle a depuis fait le récit de l’entrée en confinement, domino après domino, et maintenant dresse celui du déconfinement, plus ou moins timide et de toute manière réversible, en se rendant dans les métros, les commerces, les écoles, mais aussi les premiers lieux de spectacle qui rouvrent – il y en a...
Ses journalistes s’attachent à montrer les ressemblances et les dissemblances dans les réponses, les failles du village global mais aussi sa résilience. Ils racontent des histoires locales à résonance mondiale, qu’il s’agisse de la vulnérabilité des tribus d’Amazonie ou des transferts de malades des hôpitaux de Mulhouse. Ils tentent d’illustrer par des histoires concrètes ce que pourrait être le monde d’après, celui où le « just in time » des flux d’échanges cède au « just in case » du principe de précaution.
L’engagement de toutes les équipes de l’AFP est exceptionnel, par son intensité et par son endurance Je l’ai salué et je ne suis pas le seul : depuis des mois nous recevons des témoignages de clients du monde entier qui sont autant d’encouragements . Télévisions, titres de presse, radios, portails, petits ou grands, dont certaines rédactions sont limitées voire privées de reportage de terrain, nous parlent de la réactivité, de la variété des sujets, de la diversité des formats, de la richesse de la couverture multimédia. Avec sa base de données sur les contaminations, l’agence a complété sa palette texte-photo-vidéo par une percée reconnue dans l’infographie. Plus que jamais, nous sommes les yeux et les oreilles de nos clients, à l’appui de leur couverture, partout où ils ne sont pas implantés, partout où ils ne peuvent plus se déplacer.
Ces retours clients mettent généralement l’accent sur un facteur distinctif auquel nous sommes particulièrement attachés : la « touche humaine » des reportages AFP, que traduit la volonté constante de donner un visage à l’ « ennemi invisible ». Enfin, la pandémie étant un laboratoire à ciel ouvert pour la propagation des infox, l’investissement de l’agence dans l’investigation numérique relève de l’utilité publique – nous en sommes à plus d’un millier d’infox débusquées sur le virus, grâce à un réseau sans équivalent de 80 journalistes experts travaillant dans 14 langues.
La crise est exceptionnelle par sa durée, aussi faut-il tenir la distance. L’enthousiasme des débuts doit être entretenu, ne pas céder à l’usure créée par la nouvelle organisation du travail : c’est notre défi.
La force de l’AFP, c’est son réseau, quasi unique par son empreinte géographique. Et bien sûr sa capacité à traiter d’un sujet sous tous les angles, puisqu’elle est une agence généraliste. Alors que les déplacements sont fortement contraints, que le « repli de voilure » de la part de médias fragilisés est malheureusement le scénario le plus probable, notre objectif est simple : offrir à nos clients un service essentiel.
Fabrice Fries, Président-Directeur Général de l'AFP