Au fil de l'AFP
Hommages à Michèle Léridon
Michèle Léridon, journaliste emblématique de l'AFP et ex-directrice de l'Information, nous a quittés lundi à l'âge de 62 ans. Vous l'avez connue, votre témoignage est ici le bienvenu.
Marie-Christine Saragosse (PDG de France Médias Monde)
« A vous que je ne connais pas et qui êtes dans la douleur.
Avec Michèle, on avait une relation très affectueuse. Le simple fait de voir son visage me donnait le sourire. Il parait qu’ "après 40 ans on a le visage qu’on mérite " ( O. Wilde) et ça tombe bien, on s’est connues après. Pour moi le visage de Michèle portait l’expression de sa profonde bonté et d’une sorte de tendresse a priori pour le genre humain. Ça n’empêchait pas sa rigueur intellectuelle, déontologique, professionnelle, bien sûr, ni sa force de caractère et sa capacité à défendre et imposer son point de vue, toujours avec calme. C’était juste que je constatais en elle, ce à quoi je crois profondément : la bonté est le summum de l’intelligence humaine.
Il nous est arrivé de devoir exfiltrer et rapatrier un correspondant commun AFP/France Médias Monde, torturé et en danger à l’autre bout du monde, ou de gérer le moment où la dépêche AFP pourrait être publiée sans danger, voire pour protéger tel ou tel journaliste de F24 ou RFI en difficulté. Et puis quand elle était au CSA ensuite, nous avons réfléchi à la lutte contre les manipulations de l’information, à l’application de principes déontologiques immuables à l’hétérogénéité des circonstances...
Sa disparition soudaine, hors de la règle tacite qui nous fait accepter qu’on meurt au bout d’une vie ou si l’on est malade, est difficile à assimiler et nous laisse en suspens. Jeudi dernier, tout le secteur audiovisuel français était convié en vidéoconférence par le président du CSA pour une réunion de travail prévue bien avant la disparition de Michèle. Chacun a tenu à exprimer sa peine et à rendre unanimement hommage à la grande dame de l’information qu’elle était. L’émotion était palpable même à distance. Peut-être que c’est à ce moment qu’on a commencé à réaliser que c’était vrai, qu’elle ne serait plus là. Et pourtant, ce sentiment d’irréalité continue à m’habiter.
Alors toutes mes pensées vont vers vous, sa famille, que je ne connais pas, et qui vivez un immense chagrin mais portez aussi son héritage, la trace qu’elle laisse derrière elle en cadeau. »
Laurence Bloch (Directrice de France Inter)
« J’ai connu Michèle lorsqu’elle est fut nommée au CSA et dès notre première rencontre son écoute si attentive et si confraternelle m’a frappée.
Cela ne signifiait en rien une quelconque désinvolture à l’égard de la déontologie du métier de journaliste mais cela témoignait de sa connaissance du métier et du respect qu’elle lui portait.
Et puis j’ai connu une autre Michèle lorsqu’elle assistait aux concerts de France Inter, joyeuse, l’œil rieur et le sourire aux lèvres.
C’était une grande dame et on le sentait tout de suite.
Son regard et son écoute vont tellement me manquer mais sa façon d’être toujours juste restera un modèle que je n’oublierai pas.
Je pense à sa famille.
Je pense à tous ses collègues et amis. »
Une femme d’exception. Talent, courage, humanité, loyauté, conviction, honnêteté au service de sa passion : le journalisme. Un sens inné de l’intérêt général. Un chagrin immense. J’ai perdu une grande amie. #MicheleLeridon https://t.co/Bk0mCna7JW
— Emmanuel Hoog (@emmanuelhoog) May 4, 2021
.@csaudiovisuel Un vrai choc, elle laissera un vide...Au service social de l’AFP, à la direction de la Rédaction, à Rome, je l’ai connue égale à elle-même, fine et forte, exactitude et hauteur de vue, profondeur et élégance conjuguées, avec une part de mystère...une femme BIEN... https://t.co/8hD3XrRudb
— Pierre Louette (@LouettePierre) May 4, 2021
Profondément touchée par le décès brutal de Michèle Leridon, immense journaliste, femme de conviction engagée pour la liberté fondamentale qu’est celle de la presse. Je pense tout particulièrement à sa famille, ses confrères, amis et leur adresse au nom de @Francetele nos pensées
— Delphine Ernotte (@DelphineErnotte) May 4, 2021
Michèle Léridon était une journaliste talentueuse et exigeante. À l’@afpfr puis au @csaudiovisuel, elle a fait de la défense de la liberté de l’information l'un des combats de sa vie. Je pense à ses proches, à sa famille de l’AFP et aux équipes du CSA. https://t.co/LbUXcEDAoE
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) May 4, 2021
E' scomparsa ieri a Parigi, improvvisamente, all'età di 62 anni, Michèle Léridon, giornalista, prima donna a dirigere l'Agence France Presse, grande amica e conoscitrice dell'Italia e di Roma, dove era stata a lungo corrispondente. #ANSAhttps://t.co/0HHuJHfDIv
— Agenzia ANSA (@Agenzia_Ansa) May 4, 2021
La Chance est triste et sous le choc après la disparition de Michèle Léridon. Amie fidèle de l'association, à l'@afpfr puis au @csaudiovisuel, elle a encouragé et accompagné notre action. Elle en comprenait les enjeux et partageait nos impatiences. Michèle nous manque déjà. pic.twitter.com/YzYgVAFbYu
— LA CHANCE (@lachance_media) May 4, 2021
— Pierre Lescure (@pierrelescure) May 4, 2021
Jean-Pierre Gallois (ancien rédacteur-en-chef Europe-Afrique AFP)
« A JAMAIS VIVANTE
Comment déjà penser à Michèle comme à un souvenir aussi beau soit-il ? Son image m’apparaît sans cesse comme un aveugle démenti. J’ai envie de crier à l’infox. Me revient à l’oreille ce dialogue avec elle lors de la guerre civile en Sierra Leone. D’une voix qu’elle refusait de laisser trembler, elle m’expliquait au téléphone être coincée dans un hélicoptère avec deux cadavres à bord en attente d’évacuation. Elle me décrivait sa nausée quand elle avait côtoyé, entre chaleur moite, odeur de sang séché et nuées de mouches, une foule de blessés estropiés, mains ou bras sauvagement sectionnés à la machette. J’ai dû la convaincre de rentrer au plus vite à Abidjan, qu’elle avait fait plus que son boulot.
Mais il me revient aussi cette image de souriante sérénité qui était sa manière d’être forte lors des divers postes de responsabilité qu’elle a occupés par la suite. L’autorité est un art lorsqu’elle se nourrit de compréhension, de respect et même d’amour de l’autre.
Michèle, tu étais tout ce que j’ai aimé à l’AFP. Une vraie agencière selon mes critères. L’incarnation des valeurs de cette maison qui m’est si chère. Puisses-tu être à jamais un exemple et une inspiration pour les générations présentes et à venir.
Et qu’on ne me raconte pas d’histoires, tu es à jamais vivante. »
Ambassade de France près le Saint-Siège (Rome)
« C’est avec tristesse que l’Ambassade a appris la triste nouvelle du décès de Michèle Léridon, ancienne responsable du bureau de Rome, journaliste appréciée et engagée. L’Ambassadrice exprime à la famille ses condoléances. »
Xavier Baron (ancien rédacteur en chef central de l’AFP et auteur du livre « Le Monde en direct, de Charles Havas à l’AFP, deux siècles d’histoire »)
« Je m'associe au deuil et à la tristesse de la famille de Michèle et du personnel de l'agence. Michèle a été plus qu'une grande professionnelle, elle est parvenue, avec une approche chaleureuse et un grand don de l'écoute, à apporter à la rédaction des innovations salutaires face à des situations qui paraissaient immuables. La sûreté de son jugement s'appuyant sur des convictions profondes et une grande rigueur intellectuelle, lui a permis de laisser une marque durable dans la vie de la rédaction. »
Pierre-Antoine Donnet (ancien rédacteur en chef central de l’AFP )
« Le souvenir de Michèle Léridon restera à jamais gravé dans mon cœur. Elle n’était que bienveillance, générosité, intégrité et grandeur d’âme. De là où elle est, elle continuera à nous montrer le chemin. Michèle était plus jeune que moi mais j'ai perdu une grande sœur»
Fabrice Lacroix (Ancien DG de l'AFP)
« Modeste
Impartiale
Courageuse
Humaine
Exemplaire
Loyale
Empathique
Libre
Exigeante
Respectueuse
Intègre
Dévouée
Objective
Noble
J’ai rencontré une collègue, je perds une amie.
Immense respect, immense injustice, immense tristesse. »
Patrick Eveno (Vice-Président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation CDJM)
« Une journaliste exigeante sur l’éthique de sa profession
Le CDJM a appris avec émotion le décès de Michèle Leridon. Il présente ses condoléances à sa familles et à ses proches. Il tient à souligner son engagement en faveur d’un journalisme respectueux de l’éthique et son accompagnement personnel de la démarche d’auto régulation déontologique, initiée par l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI) auquel elle avait fait adhérer l’AFP, et concrétisé par la création du CDJM il y a 18 mois. »
Stéphane Marcovitch (ancien directeur commercial et marketing de l’AFP)
« J'ai été profondément attristé par la disparition de Michèle Léridon. Elle a été une des premières personnes que j'ai rencontrées en arrivant à l'AFP et j'ai été immédiatement marqué par son caractère qui alliait simplicité et hauteur de vue, ouverture d'esprit et rectitude quant aux valeurs. De nos échanges constants sur de nombreux sujets de la vie de l'Agence, j'ai également retenu son exigence professionnelle et sa bienveillance ainsi que sa capacité à monter en première ligne quand elle était témoin d'une situation qui pouvait la choquer.
Nous avons quitté l'Agence presque en même temps et, lors de nos échanges même des mois plus tard, nous disions toujours "nous" en parlant de l'AFP à laquelle elle était profondément attachée. Le monde des médias perd une grande dame et, pour nous tous qui avons eu le privilège de la connaître, c'est une référence qui nous a quitté. Mes pensées vont évidemment avant tout à son compagnon et ses enfants qui ont perdu un être très cher. »
Bruno Franceschi (ex-journaliste AFP)
« Michèle Léridon, une grande dame de l’information.
Longtemps dans la même entreprise, avec le même enthousiasme, la même ferveur à comprendre, rapporter, analyser le monde, nous existions les uns pour les autres, au-delà de nos fonctions voisines ou différentes. Nous avions la même volonté de porter haut la qualité de ce métier de journaliste. Cette exigence d’excellence, toi , Michèle, tu devais d’autant plus l’affirmer, l’afficher dans ta dernière fonction de Directrice de l’Information.
Comment ne pas se souvenir de ta volonté, toujours élégamment exprimée, de faire avancer l’agence vers de nouveaux horizons dans le respect de ce qui nous est tous fondamental, le choix et la justesse des sujets traités, leur exposé, leur présentation. Ce souci constant de perfection, tu l’as justement incarné. Que tu en soit chaleureusement remerciée.
Ton retrait de la vie, m’attriste. Il me faudra désormais me contenter du souvenir d’une grande dame de l’information. »
Lucas Menget (France info)
« Je me permets de joindre mes mots aux vôtres, à cette grande famille de l’AFP, que Michèle incarnait avec tant d’humanité et de chaleur.
J’ai eu la chance de croiser la route de Michèle à plusieurs reprises, et j’ai a chaque fois été frappé par la tendresse de son regard, le calme qu’elle installait dans une conversation, en ne perdant jamais de vue le sérieux de son engagement, des valeurs communes que nous devions, comme journalistes, défendre.
Il est rare de connaître une personne qui allie avec autant d’élégance le courage et l’humanité. Michèle était une étoile. Et j’ai eu l’immense privilège de la connaître. J’imagine et je partage votre tristesse.
A sa famille, et à sa famille professionnelle, toutes mes condoléances, et mon amitié. »
Jean-François Le Mounier (Ancien Directeur du Bureau de Rome)
« Dès le premier abord se dégageait d’elle une patiente sérénité en même temps qu’une une bienveillante écoute faite d’attention et de réflexion.
Elle était taillée pour les responsabilités intelligemment assumées. Vraiment une grande élégance…
Très triste pour sa famille et ceux nombreux auxquels elle va nécessairement manquer.
Nos routes ne se sont croisées que quelques semaines à Rome mais cela a suffi pour qu’elle gagne pour toujours ma confiance et mon amitié. »
Taiwo de Medeiros
« Dear Aunty Michele,
The news came late but, the shock was swift.
We are all still in a state of shock and we can’t hear the birds singing anymore.
You have gone so soon and we were not even ready to say goodbye. This hurts.
Memories of the moments we spent with you, may they always bring comfort and joy.
From Abidjan to Paris and Rome, you were always a wonderful friend to my mom.
I will especially remember your comments on her shopping in Rome.
May your beautiful soul rest in peace and until we meet again, it’s not adieu, it’s sleep well knowing you will always be loved. »
O’Yemi Afolabi
« Michèle, ma grande,
Our story began in Abidjan, Côte d’Ivoire and spanned through Paris, Rome and then Paris. It was a friendship of mutual respect and admiration. I, like a host of others, had been blessed with your friendship. I celebrate you, my friend. I never heard you speak evil of others. You’d often tell me ‘sois gentille’. You were very observant. You were friendly but selective about those you drew close to you. You helped without any string attached. One would feel I was describing a saint. No, you were human during your brief time here on earth. But now you’ve joined the saints.
You were a Rose, my friend.
I celebrate you with love and gratitude for a beautiful friendship memories of which are etched in my mind.
Our love accompanies you. May it keep you warm.
Dearly loved. Sadly missed. »
Sophie Chatelier (ancienne responsable commerciale Afrique
« Mes pensées chaleureuses accompagnent la famille de Michèle et tous ses proches.
Je garde un souvenir lumineux de Michèle, que j’ai eu la chance de côtoyer à Rome, à Paris au siège de l’Agence et même après mon départ de celle-ci.
Michèle fait partie de ceux/celles qui m’avaient soutenue dans mon nouveau projet de vie et je l’en remercie encore. »