13 Feb 2025 - 12:05

L’AFP teste avec succès une technique garantissant l'authenticité et la provenance de ses photos à l’occasion des élections américaines

Confronté comme toute la profession à l’adoption rapide de l'IA générative et à l'utilisation croissante d’images synthétiques, l'Agence France-Presse a réalisé avec succès une « preuve de concept » pour certifier l’origines de ses photos, où qu’elles soient publiées en ligne.

Une technologie que l’AFP souhaite continuer à développer avec l’ensemble des acteurs de l’industrie – fabricants d’appareils photo, éditeurs de logiciels d’édition et diffuseurs de presse – afin d’établir un standard commun qui garantisse l’authenticité du travail des photojournalistes.

Cette expérience grandeur nature tentée et réussie à l’occasion des élections américaines à l’automne dernier, démontre qu’en combinant le standard de certification C2PA avec un filigrane invisible et crypté unique, il est possible de garantir l’authenticité d’une photo de presse tout le long de la chaine de diffusion.

 

Une expérience qui repose sur quatre étapes :

 

  1. Prise de vue certifiée dès l’origine : en utilisant un d‘appareil photo Nikon, encore au stade du prototype, une signature numérique est intégrée dans un certificat C2PA sécurisé au moment de la capture, garantissant l'authenticité de la photo dès sa création. Tous les fabricants d’appareils photo prévoient d’intégrer ce standard dès 2025.
     

  2. Stockage de l’original sécurisé : le fichier image original est téléchargé sur un serveur sécurisé, où il est stocké et dupliqué. La copie est ensuite éditée et légendée selon les règles éditoriales de l'AFP.
     

  3. Marquage invisible et indélébile : avant la diffusion sur le fil de l’AFP, la photo éditée reçoit un filigrane invisible et crypté unique développé par IMATAG. Ce filigrane intègre une empreinte digitale permettant de relier l'image éditée au fichier original conservé sur le serveur sécurisé.
     

  4. Vérification : à l'aide du plugin « WeVerify », codéveloppé par l’AFP et largement utilisé par la communauté des fact-checkeurs et des chercheurs en sources ouvertes (OSINT), tout le monde peut décoder ce filigrane et retrouver le fichier original stocké sur le serveur sécurisé, comme on examinerait le négatif d’un film photo. Ce processus ouvert à tous offre une totale transparence aux professionnels comme au grand public.

 

« À l’heure où le journalisme est attaqué de toute part, et où l’utilisation abusive de l’IA générative contribue à brouiller les frontières entre le vrai et le faux, ce test grandeur nature parfaitement réussi démontre l’engagement de l’AFP en faveur de la transparence et de la traçabilité de ses contenus. Nous espérons désormais que les autres acteurs de l’industrie nous rejoignent dans ce projet pour l’adopter et continuer à le développer », a souligné Phil Chetwynd, Directeur de l’Information de l’AFP.